Les chiffres de l’accidentologie lors d'un passage à niveau

En 2017, sur le réseau ferré de France, on compte 15 405 passages à niveau. Il s’agit d’un croisement, d’une intersection entre une voie ferrée et une voie routière située sur une route nationale, départementale ou communale. Le chemin de fer a la priorité absolue sur les autres usagers, c’est sur ce principe stipulé dans le code de la route que repose la sécurité des passages à niveau. Un passage à niveau est une zone dangereuse puisque tous les 3 jours un train entre en collision avec une voiture. Pour réduire le nombre d’accident mortel, de nombreuses mesures ont été prises depuis 1997.

Passage à niveau
Il existe un certain nombre de passages à niveaux sur le territoire français.

Ce qu’il faut savoir sur le passage à niveau

Un passage à niveau n’est pas un point de croisement classique. Le non-respect des consignes de sécurité peut entrainer une collision avec un train. Comme le rappelle le slogan : « Feu rouge clignotant = arrêt absolu », il est impératif que piétons, cyclistes, automobilistes et conducteurs de poids lourds s’arrêtent dès que les feux clignotent et que les barrières sont abaissées.

Il faut savoir que :

  • Chaque jour 16 millions de véhicules traversent un passage à niveau
  • 68,2 % des passages à niveau sont situés sur une voie communale, 31,4 % sur une route départementale et 0,5 % des passages à niveau sur une route nationale. Il n’y a pas de passage à niveau sur les lignes à grande vitesse.
  • Sur les 15 405 passages à niveau, 155 sont inscrits au programme national de sécurisation
  • D’après une étude TNS Sofres de 2015, 20% des automobilistes français déclarent avoir déjà franchi un passage à niveau en ne respectant pas la signalisation
  • 98% des accidents aux passages à niveau ont pour origine un comportement inadaptés des usagers de la route (non-respect du code de la route, excès de vitesse, impatience, manque de vigilance…)
  • À 90 km/h un train met 800 mètres pour s’arrêter, soit 10 fois plus qu’une voiture
  • 90% des collisions se produisent avec un véhicule léger n’excédant pas les 3,5 tonnes
  • Lorsqu’une collision se produit entre un train et une voiture, une fois sur 2 l’automobiliste perd la vie
  • Entre 2003 et 2016, le nombre d’accidents aux passages à niveau a été divisé par 2

Le fonctionnement d’un passage à niveau

Des capteurs appelés « pédales d’annonce » sont placés en amont du passage à niveau pour détecter l’arrivée du train. Pour éviter les éventuelles pannes, ces capteurs sont systématiquement doublés. Le passage du train déclenche les feux rouges clignotants puis le tintement de la sonnerie. Ensuite les barrières automatiques s’abaissent et la sonnerie s’arrête. Pour des raisons de sécurité, un délai supplémentaire de 10 secondes est prévu avant le passage du train. Le train passe. Environ 5 secondes après son passage, le feu clignotant s’éteint et les barrières s’ouvrent.

Les mesures visant à renforcer la sécurité aux passages à niveau

Comportement inconscient, erreur d’inattention ou impossibilité de se dégager du passage à niveau sont les principales causes d’accident. Dès 1997, un programme de sécurisation national a été défini par l’INPN (Instance Nationale de Sécurisation des Passages à Niveau) avec pour objectif de diviser par 2 le nombre d’accidents en 10 ans. Plus récemment en 2008 et en 2014, le gouvernement a entrepris deux plans d’action afin de sécuriser ou de lancer un projet de suppression pour certains passages à niveau jugés trop dangereux. C’est le cas par exemple pour le passage à niveau n° 8, situé à Saint-Pierre-lès-Nemours qui sera remplacé par un pont. En 2016, près de 36 millions d’euros ont été investi par la SNCF afin d’améliorer la sécurité aux passages à niveau. Pourtant, chaque année, on compte toujours une centaine de collision : environ 30 personnes perdent la vie et 15 sont blessés.

Rappelons le drame survenu à un passage à niveau de la commune de Millas, dans le département des Pyrénées-Orientales où un autocar est entré en collision avec un TER. Le 14 décembre 2017, le TER percute violemment l’autocar le coupant en deux. Six collégiens sur les 23 présents dans le véhicule ont perdu la vie. La conductrice du car a été mise en examen pour homicides et blessures involontaires par imprudence.

Le non-respect des règles de sécurité

De nombreux radars automatiques détectant le franchissement d’un passage à niveau sont implantés à proximité des zones jugées accentogènes. Traverser les barrières à la fermeture du passage à niveau est extrêmement dangereux. Pour traverser les voies ferrées, vous devez tenir compte des règles de sécurité à respecter. Dans le cas contraire, vous pouvez être passible :

  • D’une contravention de 4ème classe avec une amende forfaitaire d’un montant de 135 €
  • D’un retrait de 4 points sur le permis de conduire
  • D’une suspension du permis pouvant aller jusqu’à 3 ans